Selma

Selma
2015

Réalisation : Ava DuVernay (en 2012, Middle of Nowhere).
Scénario : Paul Webb (le Lincoln de Spielberg en 2012).
Casting : David Oyelowo (La Planète des Singes, La Couleur des Sentiments, Lincoln, Le Majordome), Carmen Ejogo (Le Prix de la Loyauté, Away We Go, The Purge : Anarchy), Tom Wilkinson, Tim Roth, Common, Lorraine Toussaint, Oprah Winfrey.

Résumé :

1964. Martin Luther King reçoit le Prix Nobel de la Paix. Mais le problème aux Etats-Unis n’est toujours pas résolu. De nombreux Afro-Américains se voient refuser l’accès à l’inscription sur les listes électorales, incapables ainsi de voter, alors même que le droit leur a été accordé. Le pasteur King tente de convaincre le président Johnson de l’importance d’empêcher définitivement ce genre de pratiques de ségrégation, notamment dans le Sud, mais en vain. Devant le refus d’agir du président, Martin Luther King se rend à Selma dans l’Alabama où il rencontre des activistes du SCLC (Southern Christian Leadership Conference) avec qui il essaye de faire changer les choses. Mais King et ses alliés font face à de nombreuses violences policières ainsi qu’à des agressions par des civils. Dans le même temps, le patron du FBI, J. Edgar Hoover, tente de briser son mariage avec Coretta Scott King pour déstabiliser le pasteur, jugé dangereux. King, les habitants de Selma et le SCLC décident alors d’organiser les Marches de Selma à Montgomery, se heurtant à la violence et au rejet du shérif Clark et du gouverneur Wallace.

Mon avis :

Tourné en grande partie en Alabama et à Selma même, le film a l’avantage de présenter des décors authentiques, notamment le pont Edmund Pettus qui permet de quitter Selma pour aller à Montgomery et où des affrontements violents ont eu lieu entre les marcheurs et la police. La bande-son est très riche et prenante, avec des rythmes de soul et de rhythm and blues bien connus, une musique originale composée par Jason Moran, un pianiste de jazz, et une chanson originale qui a d’ailleurs remporté l’Oscar cette année, Glory, interprétée par Common et John Legend. 
Le casting brille par des performances émouvantes et justes. David Oyelowo incarne un Martin Luther King très humain, en proie aux doutes mais déterminé à mener ce combat jusqu’au bout. Les scènes de violences, d’agressions et d’affrontements font monter des larmes aux yeux ; mon niveau d’empathie à la douleur humaine a fait des bonds, je me recroquevillais dans mon fauteuil tellement la violence est filmée au plus près. Au fur et à mesure, on se prend à réagir aux discours de King, aux événements intimes comme à l’Histoire qui s’écrit, on fait partie du mouvement. Contrairement à d’autres films sur la légende de Martin Luther King, on ne montre pas ici que le côté public du pasteur, mais aussi sa vie familiale, liée à son combat politico-social. Se sentir intégré à une histoire est peut-être le meilleur atout d’un film qui s’inspire de faits réels, et dans cette optique Ava DuVernay a réussi son coup.