Doctor Who, cinquante ans de voyages dans le Temps et l’Espace…
— « People assume that time is a strict progression of cause to effect, but actually, from a non-linear, non-subjective viewpoint, it’s more like a big ball of wibbly-wobbly , timey-wimey stuff».
— Pardon?
— Doctor Who, tu ne connais pas?
— Dans, un premier temps, tu pourrais traduire pour les gens comme moi qui ne sommes pas —particulièrement anglophones ? Ensuite tu pourras me raconter…
— Ah oui, désolée. «Les gens pensent que le temps est une simple progression de cause à effet mais en vérité, d’un point de vue non-linéaire, non subjectif, c’est plutôt une sorte d’énorme boule où le temps s’enchevêtre comme un méli-mélo très complexe. »
— Bien entendu.
— Attends, je t’explique. Tu connais de nom au moins, Doctor Who ?
— Ça me dit quelque chose…
— C’est normal. C’est la plus longue série de science-fiction du monde. Presque 800 épisodes répartis entre deux séries, la première comptant 26 saisons, de 1963 à 1989, la deuxième de sept saison, de 2005 jusqu’à maintenant.
— Tu m’en diras tant.
— En Grande-Bretagne, Doctor Who est rentré dans la culture de tous les jours… En fait, dans la première série, le Doctor est un personnage étrange, entre le savant fou et le génie extraterrestre. On apprend peu à peu qu’il est en fait un Seigneur du Temps de la planète Gallifrey, qui voyage dans sa machine, le TARDIS…
— Le quoi ?
— En anglais : Time And Relative Dimension In Space. En français ça sonne beaucoup moins bien, « Temps A Relativité Dimensionnelle Inter Spatiale »… C’est une machine qui permet de voyager dans l’Espace, mais aussi dans le Temps. Elle apparaît comme une cabine de police anglaise des années 50, bleue et carrée, et sa particularité, c’est qu’elle est « bigger in the inside », plus grande à l’intérieure… En fait le Tardis est le plus grand vaisseau de l’Univers.
— Ça donne envie…
— Attends la suite. De 1963 à 1989, le Doctor est un Seigneur du Temps parmi d’autres, envoyé en mission, défendant la Terre contre les méchants extraterrestres, sauvant des planètes de la fin de l’Univers, se battant contre les Daleks, les Cybermen, le Master…
— Quoi, quoi, quoi ?
— Les Daleks, c’est des genres de pieuvres psychopathes qui vivent dans des armures robotiques à la R2D2, et qui adorent le mot « exterminer ». Un Whovian, fan du Whoniverse, peut avoir une crise cardiaque si tu lui cries dans les oreilles « Exterminate ! ».
— Whoniverse, Who plus univers ?
— Yep, comme le Buffyverse… Les Cybermen, ce sont des cerveaux humains dans des corps de robots, privés d’émotion, complètement froids et passionnés de la suppression d’autres êtres et de l’amélioration des humains. En anglais, « delete » et « upgrated ».
— Les futurs humains…
— Soit pas négatif. Si tu regardais Doctor Who, tu comprendrais que l’humanité n’est pas perdue, et qu’il y a toujours de l’espoir.
— C’est qui le dernier, le Maître ?
— Tiens, tu parles anglais maintenant ?
— Rigole, rigole…
— Le Master, c’est l’ennemi juré du Docteur, son Némésis. C’est un Seigneur du Temps aussi, un psychopathe et un fou qui a dans la tête des roulements de tambours qui lui donnent envie de détruire l’Univers.
— Ah, là, je sais !! Ces roulements de tambours, c’est ce rythme à quatre battements que tu tapes souvent ?
— Wouah, t’es observateur dis donc. Oui, c’est ça. Bon, ça c’est que trois de ses ennemis, y en a beaucoup plus, tu sais.
— Des extraterrestres ?
— Des extraterrestres, mais aussi des humains un peu trop ambitieux, des organisations secrètes qui le détestent…
— Et le Doctor se bat seul contre eux tous ?
— Non, il est toujours accompagné de compagnons, la plupart du temps humains, presque toujours des femmes. Au début, il n’y avait rien entre lui et ses compagnons, sinon de l’amitié, puis avec Sarah Jane Smith et plus tard Grace Holloway, les scénaristes ont développé des romances, qui trouvent leur apogée avec Rose Tyler dans la deuxième série.
— Attends, y a un truc que je ne comprends pas. Si ça fait depuis 1963, il ne peut pas y avoir eu qu’un seul acteur ?
— Quoi, je t’ai pas expliqué ça encore ? Une des caractéristiques des Seigneurs du Temps, à part avoir deux cœurs, c’est qu’ils peuvent se régénérer quand ils meurent, changer complètement de corps et de personnalité mais garder le même cerveau, la même mémoire. Jusqu’à présent, il y a eu onze Doctors. Le premier était William Hartnell, qui est resté trois ans, l’un des plus aimés était Peter Davidson, le cinquième Doctor, et actuellement les sondages donnent favoris David Tennant, dixième Doctor, et Matt Smith, le onzième, qui a laissé sa place à Peter Capaldi après l’épisode de Noël. Nul besoin de te dire que ce sont mes préférés…
— Onze acteurs ? Eh ben… Et tu parlais des compagnons ?
— Oui, il y en a eu plus de 35. Le premier était la propre petite-fille du Doctor, Susan Foreman. Quelques uns qui ont marqué : Polly, Zoe, Jo, Peri, Grace dans la première série, Rose, Martha, Donna, Amy et Rory et Clara dans la deuxième série.
— C’est tout ? Pas de compagnons spéciaux… ?
— Tous l’étaient à leur manière, mais il faut que je te parle de quelques un en particuliers.
— Je suis tout ouïe.
— D’abord Sarah Jane Smith, jouée par la merveilleuse Elizabeth Sladen, qui nous a quitté en 2011 : elle a tellement été apprécié qu’elle a eu droit à ses propres séries, The Sarah Jane Adventures et K-9 and Company. Elle accompagnait les troisième et quatrième Doctors et ils avaient un chien robotique, K-9. On la revoit dans la deuxième série parfois.
— Un chien robotique ? J’en veux un !
— Laisse-moi finir. Ensuite tu as le Brigadier Lethbridge-Stewart de l’UNIT, United Nations Intelligence Taskforce, une brigade des Nations Unies qui étudie les vies aliens et protège la Terre.
— Cool, on a un groupe de super-héros finalement !
— Le onzième Doctor rencontre sa fille dans la deuxième série. Elle est aussi à UNIT.
— Travail de famille…
— A propos de Grace, qui n’apparaît que dans le film de 1996, c’est le premier compagnon que le Doctor embrasse. Dans la deuxième série, le neuvième Doctor joué par Christopher Eccleston n’est pas le premier qu’on voit : on rencontre d’abord Rose Tyler, jeune londonienne du XXIème siècle qui va finir par être son amoureuse bien que … *spoilers* !! Elle est connue des Whovians comme Bad Wolf, le Grand Méchant Loup, et va avoir un destin tragique mais magnifique.
— Mais, euh, tu ne peux pas me dire que ça !
— T’as qu’à regarder la série pour savoir, moi je ne spoile pas. Tu rencontres dans la saison 1 de la deuxième série le Capitaine Jack Harkness, un autre de mes fantasmes… En fait, il vient du 51ème siècle, il est un Agent du Temps, c’est-à-dire qu’il peut voyager dans l’espace et le Temps lui aussi à l’aide d’un manipulateur de vortex, un genre de montre assez complexe. Il se retrouve bloqué au XXème siècle et accompagne le Doctor et Rose pendant quelques épisodes. A la fin de la saison 1, il est tué puis ressuscité, mais le Doctor l’abandonne. Lui aussi a droit à sa série : Torchwood, qui est évoqué à plusieurs reprises dans la saison 2 et est l’un des principaux antagonistes du Doctor dans cette saison. Je te recommande vivement Torchwood : au contraire de Doctor Who, qui est un programme familial donc bienséant, Torchwood est plus adulte, plus sombre, plus explicite. Captain Jack, par exemple, est bisexuel à tendance gay, et il dit même avoir eu des relations avec des aliens.
— Un type intéressant, tu me le présente ?
— Oh, à mon avis, tu as des chances avec lui, tu entendras souvent le Doctor lui dire d’arrêter de flirter avec tous ceux qu’il rencontre : «- Stop that ! –I was just saying hello ! ».
— Arrête, je vais finir par être jaloux.
— Les compagnons du Doctor les plus complexes sûrement sont Amy Pond et Rory Williams. Amy est la première personne que le Doctor rencontre en régénérant de David Tennant à Matt Smith, elle a 7 ans la première fois, puis il la retrouve quand elle en a 21. Elle, son petit ami puis mari Rory qui est mort deux fois soit dit en passant et le Doctor sont meilleurs amis à la vie à la mort. Elle est surnommée « La fille qui attend », Rory est « Le dernier Centurion », et si tu veux savoir pourquoi, va regarder la série.
— T’as le don pour tenir les gens en haleine, toi. Allez, dis-moi pourquoi !
— Non, non, spoilers, comme dirait River Song.
— Et qui est River Song ?
— Mon personnage préféré. On la voit pour la première fois dans l’épisode 8 de la saison 4 de la deuxième série, où elle se présente comme une archéologue. Elle meurt en sauvant la plus grande libraire de l’Univers envahies par Vashta Nerada, le monstre qui se cache dans les ombres et qui fait que nous avons peur du noir, mais comme elle avait révélé au Doctor qu’elle connaissait son vrai prénom, il comprend qu’elle est quelqu’un d’important de son futur et qu’il ne pourrait pas la laisser mourir comme ça, et donc il l’enregistre dans la base de données de la librairie, un monde parallèle parfaitement sûr et éternel.
— Ok, alors, là, j’ai deux questions : on la voit pour la première fois, alors qu’elle meurt ? et qu’est-ce qui est important dans le fait qu’elle sache son vrai prénom ?
— Le prénom du Doctor est son plus grand secret, et le plus dangereux de l’Univers. C’est pour ça que la série s’appelle Doctor Who, « Docteur Qui ? », parce qu’on ne sait presque rien de personnel sur lui.
— J’imagine que si River sait ça, c’est que ce n’est pas n’importe qui par rapport à lui, sa femme, peut-être…
— Chut, spoilers ! L’histoire de River est complexe et tragique. L’une des meilleures de la série, d’après moi. Enfin, tu as Clara, the Impossible Girl, la fille impossible, que le Doctor rencontre trois fois : une première fois sur une planète Dalek, elle est rescapée d’un crash spatial dans un endroit où sont envoyés tous les Daleks incompatibles.
— Incompatibles ?
— Des tendres, des rêveurs ou de trop gros psychopathes. La deuxième fois, dans le Londres de l’époque victorienne, où elle est nurse et barmaid à mi-temps. Ces deux fois-là, elle meurt, et elle meurt en disant les mêmes mots : « Run, clever boy, and remember », soit « Cours, malin, et rappelle-toi ».
— La même fille, à deux époques et deux endroits différents, qui dit les mêmes mots ? Tu m’étonnes qu’elle soit impossible… Laisse-moi deviner : la troisième, c’est dans la Grande-Bretagne actuelle, et elle voyage avec lui ?
— Exact, mais je ne t’en dirai pas plus, parce que…
— Spoilers, merci, j’avais compris.
— Oh, et je t’ai pas dit, encore !
— Non, mais ça va pas tarder, je sens.
— Le 23 novembre dernier, la BBC a diffusé un épisode spécial 50 ans, « The Day of The Doctor », le Jour du Doctor, et près de 50 pays l’ont diffusé au même moment, dont la France, sur France 4. Et en version originale, s’il te plaît ! Le meilleur jour de ma vie, du moins à l’époque … On y retrouve le Doctor actuel, joué par Matt Smith, celui d’avant, David Tennant, et un nouveau, entre le huitième et le neuvième Doctor, surnommé le War Doctor, joué par John Hurt. Un épisode drôle mais poignant en même temps, on en apprend plus sur la Guerre du Temps, la Time War, qui a décimé les Seigneurs du Temps .
— C’est … complexe.
— Wibbly-wobbly timey-wimey, comme on dit.
— Tu m’étonnes, les voyages dans le Temps, c’est jamais très simple !
— Bon, j’y vais, je veux revoir la saison 7, la saison 8 commence ce samedi et je veux absolument me remettre dans le bain.
— Je te laisse aussi, je vais commencer la série, tu m’as contaminé. 800 épisodes, c’est parti…
— Oh, t’as pas besoin de commencer dés la première série, ça c’est pour les fans ultimes qui ont du temps ! Non, commence avec Christopher Eccleston en 2005, c’est déjà ça.
— Ouf, tu me rassures !
— Et dépêche-toi qu’on regarde la saison 8 ensemble, y a rien de mieux que de regarder Doctor Who en famille et entre amis !
J’adore Dotor Who!!! je sais c’est pas très constructif comme remarque!!:-)
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