Tolkien, la Terre du Milieu, Peter Jackson, Frodon, Sauron, l’Anneau Unique, Gollum … Des noms devenus courants aujourd’hui. Le combat entre la Communauté de l’Anneau et le seigneur du Mordor ? La référence ultime en matière de heroic-fantasy, de lutte entre le Bien et le Mal. La Nouvelle-Zélande ? Plus que le pays des All Blacks, le décor de la célèbre trilogie qui a fait de Tolkien un maître romancier. Mais qui était-il, comment lui sont venues ces histoires, qui s’étalent sur bien plus que trois romans, et quel impact a-t’il eu sur le monde de la littérature?

Le nom entier de Tolkien est John Ronald Reuel. D’où les initiales, évidemment …
Il est né en 1892 et est mort en 1973, autant dire qu’il a traversé tout le XXème siècle et a vu des choses bien utiles pour faire la matière d’un roman !
Passionné de vieilles langues et de littérature anglaise, il devient professeur à Oxford de 1925 à 1959 (année où il prend sa retraite). Quand on connait ses connaissances très étendues en la matière, on ne s’étonne plus de la complexité du langage elfique, qu’il a totalement inventé.
Il commence à s’intéresser à l’écriture pour son plaisir dans les années 1910 et est encouragé dans la création de la Terre du Milieu et de toute sa mythologie par son ami Clive Staple Lewis, l’auteur des fabuleuses Chroniques de Narnia ! Cette relation m’a toujours profondément intéressée, à un niveau personnel, puisque entre Narnia et la Terre du Milieu, l’atmosphère n’est pas la même et paradoxalement les deux mondes se confondent : à Narnia, faunes, naïades et hamadryades (esprits des arbres) règnent tandis que le Mal est écrasé par un lion parlant géant et des enfants rois, en Terre du Milieu, Elfes, Nains, Hommes et Orques se font la guerre sans pitié . Malgré tout, les deux sont de grandes œuvres fantastiques qui ont su faire parler d’elles.
Ci-dessous un documentaire Arte sur Tolkien
A travers plusieurs romans et recueils de contes, Tolkien a su créer un monde complet, fabuleux et qui s’appuie sur une mythologie toute terrienne. Elfes, nains, gobelins, sont des créatures courantes. Les légendes, surtout anglo-saxonnes (légendes celtes et galloises) et nordiques (entre autres la saga du Nibelungenlied), passionnent Tolkien, qui était aussi professeur de vieil anglais à Oxford à partir de 1952. Il s’inspire de même de romanciers anglo-saxons tels William Morris dont le roman The House of the Wolfings (1888) a donné la forêt de Mirkwood (Bilbo le Hobbit) et les marais des morts (Le Seigneur des Anneaux). Quant aux Hobbits, selon les dires de Tolkien, ils sont en partie inspirés des Snergs, créatures apparaissant dans le roman The Marvellous Land of the Snergs (1924) de Edward Wyke-Smith. Pour ceux qui aiment se casser la tête à voir au-delà du simple roman, il y a, comme pour Narnia, une analyse religieuse du Seigneur des Anneaux entre autre (si vous êtes vraiment décidés à en savoir plus, consultez la page Wikipédia ; personnellement, je préfère lire un roman de fantasy simple).

Tolkien commence sa carrière de romancier dans les années 1910, mais il lui faut des années avant de se lancer dans la publication.
On ne peut pas ramener Tolkien qu’au Seigneur des Anneaux. Il était aussi philologue, essayiste et maître-conférencier à Oxford.
Son premier texte est en réalité un essai, Beowulf : Les Monstres et les Critiques, qui revisite totalement le poème anglo-saxon de Beowulf. Il date de 1936.
Ci-dessous une bande-annonce du film Beowulf, si jamais l’envie vous prend d’en savoir plus.
Suit en 1937 Bilbo le Hobbit, ou simplement Le Hobbit.
Puis dans les années 40, une nouvelle, Feuille, de Nigle, caractérisée par Tolkien comme très allégorique bien qu’il détestât cette figure de style, et qui est un hymne à la Nature, une autre des passions de l’auteur (1945) ; en 1947, une conférence faite à l‘Université de Saint-Andrew en 1937 est publiée sous forme d’essai, Du conte de fées, à propos de la nature, de l’origine et de la fonction d’un conte de fées, avec pleins de mots techniques comme genre mythopoéique (qui signifie création consciente d’un mythe ou d’une mythologie dans une oeuvre littéraire, et qui a même fait l’objet d’un poème de Tolkien, Mythpoeia), ou encore le concept d’eucatastrophe (du grec eu-, bon, et catastrophe, ben, catastrophe, néologisme qui veut simplement dire coup de théâtre final en faveur des protagonistes). Avec ça, amis littéraires, vous pouvez frimer en dissertation ! Enfin, en 1949, le conte de fées humoristique Le Fermier Gilles de Ham, le récit d’un fermier normal qui triomphe coup sur coup d’un géant stupide et d’un dragon rusé avant de devenir roi. A noter que ce conte a été illustré par Pauline Baynes, qui est aussi l’illustratrice des Chroniques de Narnia (quand je vous dis que Tolkien et Lewis sont liés ! Si vous relisez les notes biographiques dans vos tomes de Narnia, vous verrez que c’est précisé).

L’année 1954-1955 marque le tournant dans sa carrière. En l’espace de quelques mois sortent les trois tomes du Seigneur des Anneaux, La Communauté de l’Anneau, Les Deux Tours, Le Retour du Roi, qui chamboulent l’univers de la littérature. La trilogie, suite en beaucoup plus sombre du Hobbit, a été attendue par les fans, et devient un véritable phénomène de société, à l’origine de ce qu’on appelle la fantasy moderne. Les années suivantes, Tolkien continue à travailler sur son monde, en publiant d’abord Les Aventures de Tom Bombadil (qui joue un rôle dans Le Hobbit, dommage que les films ne lui aient pas accordés sa place), un recueil de poèmes, mais surtout le roman, gigantesque fresque de l’histoire de la Terre du Milieu, Le Silmarillon, qu’il ne réussit pas à achever avant de mourir. C’est son fils Christopher qui s’occupe de la publication posthume du roman en 1977 et qui encore maintenant fait paraître régulièrement des écrits inédits de son père. En particulier, pour ne parler que la Terre du Milieu, Contes et Légendes Inachevés en 1980 et le magnifique roman Les Enfants de Húrin en 2007, à partir d’autres textes inachevés de Tolkien et parlant du Premier Age de la Terre du Milieu, à travers les frères humains Húrin et Huor qui se réfugient chez les Elfes pour échapper à une troupe d’Orques, puis de la descendance de Húrin.

Précédemment dans Le Hobbit – La Désolation de Smaug …
Bilbon et ses compagnons continuent leur quête vers la Montagne pour arracher le royaume d’Erebor des griffes du grand dragon Smaug. Délaissés par Gandalf qui tente de déterminer l’origine du mal qui se développe dans la Terre du Milieu, les treize nains et le Hobbit coupent par la Forêt Noire. Là, ils rencontreront des araignées monstrueuses, des Elfes Noirs retranchés dans leur forteresse sylvestre, et enfin atteindront Lacville, cité des humains, au pied de l’ancienne capitale des nains. Bilbon possède toujours l’anneau unique, et tandis que Thorin, dernier Roi sous la Montagne, succombe peu à peu à l’envoûtement de l’or, le Hobbit tend l’oreille aux murmures envoûteurs de l’anneau…
Ci-dessous, bande-annonce du Hobbit 2, pour se le remettre en tête.
Grande fan de Tokien devant l’Éternel que je suis, à chaque fois que je regarde le deuxième opus, ce sont les mêmes réactions ! Malgré quelques différences avec le livre, dont la présence de Legolas et l’histoire de l’elfe sylvestre Tauriel, le film est agréable, drôle par moments, stressant à d’autres… Je sursaute à plusieurs reprises, je m’exclame de surprise, de peur ! Les décors sont remarquables et donnent envie de découvrir la Nouvelle-Zélande, la musique est très bien composée.
En bref, vivement la sortie du troisième et dernier opus ce mercredi dans tous les cinémas !
Et ci-dessous, bande-annonce du 3, en attendant de se précipiter au cinéma !
C’est quoi ce poème « Beowulf »? Et cet essai « Du conte de fée », tu l’as lu? (C’est certainement intéressant). Dis tu m’expliques…
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Je n’ai lu aucun des deux malheureusement, mais je ne demande que ça ! Beowulf est une saga anglo-saxonne, un poème épique qui date de la fin du premier millénaire qui raconte trois grands combats du héros Beowulf, un puissant guerrier Goth (donc scandinave) qui voyage au Danemark pour sauver la cour d’un roi d’un monstre mangeur d’hommes appelé Grendel, puis de sa mère, une ogresse, et enfin contre un dragon.
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Que de récits légendaires, d’envolées et d’épopées!
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